«Quai des Grands-Augustins, des bandes assiégeaient les immeubles bourgeois. Elles traquaient les riches, les dépouillaient, massacraient leurs téléphones mobiles et leurs ordinateurs, jetaient leurs meubles par les fenêtres. La grève, puis la révolte, avaient gagné toutes les villes occidentales.»
C’est la grève générale. Suivis par les cameramen de la triD, les pauvres dépouillent les riches et paralysent Paris. Les ordures s’accumulent dans les rues. Extase pénètre dans le 6e arrondissement abandonné aux insurgés pour y retrouver son père, le plus célèbre des activistes du réseau.
Nul autre que Thierry Crouzet n’aurait pu écrire un texte pareil. Thierry Crouzet est un emmerdeur, le genre d’emmerdeur auquel on s’attache, forcément. Il provoque, bouscule, chahute, fustige, fulmine, gueule, sur son blog, sur Twitter. Il n’hésite pas à rentrer dans le lard du conformisme surtout lorsqu’il s’agit de défendre l’édition numérique et le droit des auteurs.
On n’est pas obligé d’être toujours d’accord avec Thierry Crouzet et ce n’est d’ailleurs pas ce que demande le blogueur impertinent. On le soupçonne même d’être volontairement chamailleur dans le but d’éveiller les consciences, sans aucune once de méchanceté. Et ça marche.
Avec La tune dans le caniveau, Thierry Crouzet a voulu tenter une nouvelle expérience d’édition participative ou collaborative, c’est comme vous voulez. Il a réussi à mobiliser toute une équipe derrière lui pour publier ce conte, cette fable, cette histoire de chasse aux riches. Mais ne vous fiez pas à la simplicité apparente du thème, ce serait sous-estimer les intentions de cet empêcheur de tourner en rond.
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